Coupe Stanley 2009: les jeux sont faits.

Publié le par Célestin S. Mansévani

COUPE  STANLEY  2009 : LES  JEUX  SONT  FAITS.

Ça y est ! C’est reparti ! La finale de la Coupe Stanley oppose présentement Les Red Wings de Détroit aux Penguins de Pittsburgh : les mêmes équipes que l’année passée, la même rivalité, la même ambiance, la même fièvre du hockey, les mêmes paris, la même équipe favorite: les Red Wings.

Dire qu’elle est la formation favorite est un euphémisme. Elle va gagner la Coupe et elle risque de la conserver pendant des années encore. Et pour cause ! La Ligue Nationale de Hockey a développé ces dernières années une culture du muscle et de la violence qui a profité aux acteurs de Détroit. Il n’est un secret pour personne que les attaquants costauds des Red Wings s’en donnent à cœur joie depuis que le règlement protégeant le gardien et son demi- cercle ont été modifiés. Avec leur gabarit de catcheurs, non seulement ils voilent la vue du gardien mais souvent ils profitent sciemment de la bousculade qu’ils provoquent devant le filet adverse pour se laisser choir violemment sur le gardien. À ce rythme-là, il faut être bâti en acier inoxydable pour tenir le coup. La pratique a fait le tour de la Ligue et les gardiens, même les meilleurs, en ont fait les frais. Le seul qui se soit maintenu dans la course est justement Chris Osgood, non pas parce qu’il est meilleur que Luongo, Brodeur ou Tim Tomas, mais parce qu’il est, lui, bien protégé par ses défenseurs et son équipe qui ont instauré ce style de jeu. La Ligue en questions devra un jour se poser la question.

Tout cela a débuté avec le laisser-aller préconisé depuis des lunes par la Ligue qui   tolère les bagarres, les placages, les mises en échec et autres coups fourrés sous prétexte qu’ils font la beauté de ce sport. Et pourtant…Dans un de mes articles précédents, j’ai notamment énoncé ce qui suit :

Beaucoup de hockeyeurs ont vu leur carrière s’arrêter abruptement ou ralentir, victimes d’une commotion cérébrale à la suite d’un double échec ou d’un coup vicieux sur la tête. Éric Lindros Intersport Canada - Sports :: Hockey :: , Steve Moore, Peter Forsberg et Adam Deadmarsh en sont des exemples parmi tant d’autres. Dossier de la semaine - Les commotions cérébrales, plus graves qu ...La Ligue nationale de hockey n’a cessé de sévir au fil des ans.  Mais rien n’y fait car, même si les amateurs de ce sport affirment détester la violence, en réalité ils adorent la robustesse, approuvent les mises en échec et applaudissent les bagarres. Il y a même des hommes forts qui sont payés pour jeter les gants  Le hic c’est qu’on ne peut jamais prédire comment va se terminer une bagarre ni une mise en échec. Dans le feu de l’action, on ne se contrôle plus. Ainsi, il arrive qu’un pugiliste en sorte blessé et saignant pendant que le public applaudit à tout rompre, comme au temps des gladiateurs romains sous Caligula. Radio-Canada.ca - Découverte. Un jour, un joueur va y laisser sa vie.

Revenons à la Coupe Stanley. À l’époque glorieuse des Oilers d’Edmonton avec Wayne Gretzky, Mark Messier, Paul Coffey et Jari Kurri,  c’était la finesse qui prévalait. Après leur hégémonie, d’autres équipes ont essayé tant bien que mal de leur emboîter le pas. Ce fut le cas de l’Avalanche du Colorado. Quelle belle rivalité que celle que se sont livrée Détroit et Colorado à l’époque ! La finesse contre le muscle. L’Avalanche a dû déclarer forfait. Raymond Bourque et Patrick Roy ont tiré leur révérence, le dernier après sa bévue devant Steve Yzeman.  Joe Sakic, Peter Forsberg et Adam Deadmarch ont subi des  blessures ; Alex Tanguay et Chris Drury ont été cédés à d’autres équipes : on leur reprochait de ne pas être assez physiques particulièrement lors de séries éliminatoires. L’équipe a été démantelée pendant que Détroit, lui, gardait ses super vedettes et ajoutait du muscle à sa formation au fil des ans.

Le règne du muscle. Voilà ce qui caractérise le hockey d’aujourd’hui. C’est l’arme secrète des actuels champions de la Coupe Stanley. Les journalistes sportifs le disent. Les amateurs du sport le savent. La LNH ferme les yeux. Les Penguins ont beau avoir des talents, de la finesse et du cœur au ventre avec Sydney Crosby, Evgeni Malkin, Sergei Gonchar et autres. Les Red Wings n’ont rien à leur envier. Bien au contraire, ils constituent une équipe soudée, robuste, opportuniste et même tricheuse à la limite. Et, comme la LNH a baissé pavillon côté règlements, il va falloir des années pour que les Penguins, qui sont une jeune équipe, parviennent à acquérir et développer les mêmes rudiments et trucs du métier.

En tout cas, si vous avez prédit une confrontation serrée entre les deux finalistes de la Coupe Stanley actuelle, veuillez fermer vos livres, messieurs, dames ! Les dés sont jetés. Les jeux sont déjà faits. Détroit conservera la Coupe  pour quelques années encore !

Célestin S. Mansévani - Montréal.

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