Adieu, Essous Serge!

Publié le par Célestin S. Mansévani

Adieu, Essous Serge!

C’est par le truchement de Nboka  Mosika que je viens d’apprendre le décès en date du 25 novembre 2009 d’Essous Serge, un de ces autres géants de notre musique.

Essous est l’un de ces musiciens qui appartenait aux deux rives du fleuve Congo.

Brazzavillois,  il fut l’un des cofondateurs de l’orchestre O.K. Jazz avec Franco Luambo Makiadi et Lando Rossignol Cantador. Il a laissé son empreinte dans l’O.K. Jazz. Son saxo est omniprésent dans Bana O.K. et Micorasson. Plus tard, nous le retrouvons dans le Rock-A-Mambo où il a composé Baila et Ma Youyou. Rappelons que cette dernière a été plagiée en partie par Lita Bembo dans Nostalgie) Jean-Serge fut aussi l’un des cofondateurs de l’orchestre  Les Bantous de la Capitale. Il y a composé Basili koyokana où l’on entend notamment clairement sa voix.  Enfin, il apparaît dans l’l’African Team aux côtés de Grand Kallé, Manu Dibango et Gonzalo (Rythmo Africa)  Grand saxophoniste, clarinettiste et flûtiste, il fut aussi un chanteur compositeur. Ceux qui ont parlé de lui dans sa biographie ne nous ont pas menti.

Cet artiste figure parmi les plus grands.  Le Grand Kallé appréciait ses qualités d’arrangeur. Ce fut un musicien complet qui a beaucoup apporté à notre musique. Franco Luambo Makiadi et le Grand Kallé ont beaucoup appris de lui.

Quand on écoute l’orchestre Les Bantous de la Capitale », on devine la touche, en tant qu’arrangeur de cet artiste et virtuose du saxo et de la clarinette. Il avait pris de l’âge, il est vrai, comme tous les autres, mais il est resté égal à lui-même. Il avait le sens de la créativité et de l’originalité. Si vous avez aimé les chansons comme Damba, Muana, Orchestre Bantous, etc., sachez qu’il y était pour quelque chose.

Essous Jean-Serge est l’un des ces musiciens qui, avec le Grand Kallé, nous ont appris à apprécier les sons et rythmes  latino-américains comme le cha-cha-cha, la pachanga, le charanga et la salsa. C’est un artiste qui pouvait s’intégrer dans n’importe quelle formation musicale et faire sentir sa présence. 

Il s’est également impliqué dans la lutte pour la paix. C’est d’ailleurs à juste titre qu’il a  reçu le Prix de l’UNESCO pour la paix en 1993.Les Dépêches.
Voilà un autre de nos artistes qui s’est vu laissé à lui-même malgré des S.O.S. comme celui-ci. « S.O.S. » pour Jean Serge ESSOUS. Faites quelque chose pour lui !

C’est bizarre ! J’ai la nette impression que les Africains attendent que quelqu’un meure pour enfin s’intéresser à son sort. Moi, j’appelle cela des larmes de crocodile.

En tout cas, voilà un musicien qui aura marqué notre musique. Les grands mélomanes, ceux qui connaissent vraiment l’histoire de notre musique, savent le rôle combien crucial qu’il a joué pour l’essor de la musique congolaise des deux rives.

Merci, Essous Jean-Serge ! Que la muse de la musique te recueille dans ses bras!

 

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