Comment va Kin?Comment va Kinshasa ? SACHA DISTEL & DALDA " SCANDALE DANS LA FAMILLE Cela fait 27 ans que je n’ai pas remis les pieds à Kinshasa, mais mon cœur y demeure encore. Quand j’ai

Publié le par Vieuxvan

Comment va Kinshasa ?

 SACHA DISTEL & DALDA " SCANDALE DANS LA FAMILLE

Cela fait 27 ans que je n’ai pas remis les pieds à Kinshasa, mais mon cœur y demeure encore.  Quand j’ai quitté définitivement la RDC, qui se nommait Zaïre à l’époque, je ne croyais pas que le voyage que j’entreprenais sans retour.  Bien des choses se sont passées depuis et je me suis vu obligé de m’établir définitivement en Amérique du Nord. Deux raisons ont motivé ma décision. La première, c’est qu’il y a trop d’imprévus dans la vie quotidienne congolaise particulièrement au plan de la sécurité. Je suis certain que beaucoup de mes amis et collègues seraient encore en vie s’ils avaient émigré comme moi.

La deuxième raison évidemment, c’est la poursuite de ma carrière. « Nul n’est prophète dans son propre pays » Et, de toute manière, les structures actuelles ne permettent pas de faire du cinéma professionnel en République Démocratique du Congo.

Cinquante années d’indépendance n’ont apporté que des nuages sombres à l’horizon dans le domaine qui est mien. Je me demande ce qu’il en sera dans cinquante autres années quand je serai peut-être mort déjà. C’est pourquoi je me bats ici, ayant surmonté certains préjugés et proposant le meilleur de moi-même, car, dit-on, « A cœur vaillant rien n’est impossible », et encore mieux « Rien n’est impossible à Dieu et à celui qui croit en lui ». Ma foi, ma persévérance et ma patience ont commencé à porter des fruits..

Pendant ce temps, comment va Kin ? Ses inconditionnels la qualifient toujours de « Kin-la Belle » ; ses moqueurs, eux, de « Kin-la Poubelle » Divers échos  me parviennent souvent de Kinshasa par le biais de compatriotes de la diaspora qui vont y faire un tour. Certains se plaignent des conditions de transport et des conditions de vie, d’autres trouvent au contraire que la vie y est toujours belle puisque le dollar américain y circule allégrement. Qui croire ? Je crois que le point de vue d’un chacun est influencé par le milieu où il est accueilli. Je sais que, malgré la pauvreté décriée, il se trouve encore des citoyens qui vivent dans l’aisance. Côté transport, les usagers  voyagent encore entassés comme des sardines, paraît-il.

Côté rumeurs, presque rie n’a changé. Le climat tumultueux , la débrouillardise et les rivalités intestines propices aux rumeurs et racontars sont encore légion, ce qui en ajoute, paraît-il, au « charme » de cette ville. Il faut avoir du blé pour fréquenter certaines boîtes que l’auteur de l’article ci-dessous a visitées.

Selon cet autre article du Figaro, La RDC est devenue R-décès, une appellation inexistante à mon époque où le pays se nommait encore Zaïre. Par contre les termes comme «Lard », « Ligablo », « Cambiste », « Kadhafi », « Article 15 » et autres stigmates de la débrouillardise sont encore plus que présents. Il manque juste « Licopa », « Mofiti », « Muana Mai », « Mono », « Sorodiongo » et « Coupage » Ce sont là des trains de vie  que les Occidentaux ignorent sûrement ou qu’ils pratiquent différemment.

Selon l’auteur de l’article ci-dessous, la pauvreté des Kinois est due à la démission de l’État. Il s’agit ic d’une étude menée par un chercheur dont la démarche en est une de scientifique. Elle n’est donc pas tirée par les cheveux et elle est donc susceptible de nous donner l’heure juste.

Vivre et travailler à Kinshasa pour un expatrié, qu’est-ce qu’il en coûte ? Voici des témoignages sur VoyageurForum.com d’expatriés travaillant à Kinshasa. Ce qui ressort de ces témoignages c’est que  la versatilité de la situation politique (sic) rend la vie stressante; que Kin est la 4ème ville la plus chère au monde ; que les conditions d’hygiène dans certains édifices laissent à désirer ; que les employés congolais au service de ces expatriés sont souvent maladroits.

Malgré ces contraintes de la ville de Kinshasa, on notera qu’ils sont encore légion les Européens qui rêvent d’aller si installer et y travailler. Qu’est-ce qui les attire tant ? Mystère ! Voici l’opinion d’une « mondele », comme elle-même s’appelle, qui a rencontré des vendeuses de quartiers périphériques reculés. Plus loin, sur des bandes dessinées, nous avons un aperçu humoristique intitulé « Chroniques kinoises » Ce n’est pas l’imagination qui fait défaut aux Congolais d’autant que les scènes de la vie quotidienne parlent d’elles-mêmes.

Grâce à ces quelques articles, j’ai pu enfin me faire une idée de la santé de Kinshasa. Tout ce qui a été écrit, je le savais déjà. Il y a cependant une chose qui m’a fait sourciller. Les expatriés parlent du stress engendré par l’instabilité politique. Je ne pense pas que ce soit le cas présentement. En fait, ce n’est pas que la politique est une mauvaise chose. Ce sont certains hommes qui la font qui sont souvent imprévisibles. J’ai appris de source fiable ce que l’un des leaders charismatiques du pays a fait du temps de Mobutu. Alors qu’il s’affichait publiquement comme étant un farouche opposant de ce dernier, il allait lui rapporter tous les propos que lui et ses amis tenaient contre le président. Nombre de ses compagnons de lutte en ont fait les frais. Plus dégueulasse que ça, tu meurs ! (expression québécoise)

Comment va Kin ? À la lumière de ce qui précède, je dirai qu’elle est comme je l’ai laissée, à part la prolifération des églises et temples. Je vois souvent des déclarations du gouverneur de la ville qui a pris telle ou telle mesure. Pourtant, à part le phénomène Kuluna qui semble avoir vécu, les Kinois continuent encore à broyer du noir.  Or, qui n’avance pas recule !

« Quosque tandem abutere patientia nostra » ?

Merci de votre bonne attention et à demain !

Sacha Distel - Monsieur Cannibal

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