RD Congo - le règne des militaires

Publié le par Vieuxvan

      RD Congo : le règne des militaires

 

En lisant les dépêches et articles de la semaine, je n’ai pas pu m’empêcher de sourciller en voyant ce qui se passe en République Démocratique du Congo et en Côte d’Ivoire.
D’un côté, ce sont les généraux et cadres supérieurs de l’armée qui sont accusés de se faire la malle de quelques 160 millions de dollars par année en vente illicite de pierres précieuses notamment l’or du Kivu :

 

Cette situation, qui a fait couler beaucoup de salive et de sang est au cœur des préoccupations de bien des patriotes qui se demandaient jusqu’ici pourquoi, après tant d’années de guerre et d’efforts, le statu quo est demeuré.
À présent, nous savons que ce sont les militaires qui font la loi dans les régions et zones minières du pays. That’s it !
De l’autre, c’est un pays incapable de tenir des élections démocratiques sans bavures. Les candidats s’accusent les uns les autres de fraudes et maquillages. La confusion est à ce point dans chacun des deux pays concernés qu’il a fallu faire appel à des militaires pour assurer la sécurité des régions où ont eu lieu les élections.

 

Cela ressemble quelque peu à ce qui se passe en Haïti.

Dans les deux cas se situant en Afrique, il a fallu que l’O.N.U. intervienne pour réclamer la transparence d’une part et dénoncer la grande magouille des officiers supérieurs de l’armée d’autre part.
Quand je compare ce qui se passe en Afrique à la réalité occidentale et particulièrement celle d’Amérique du Nord, je me rends compte à quel point  Johnny Halliday avait raison de chanter « Noir c’est noir ; il n’y a plus d’espoir » ou encore Hergé qui a dessiné les Noirs du Congo belge avec des « babounes » (grosses lèvres)
Ici, au Canada et même aux États Unis, on ne voit pratiquement des soldats sauf à la télévision lorsqu’ils s’en vont combattre ou reviennent du combat. Dans la rue, même si quelques très rarissimes éléments en permission vont visiter leurs membres de famille, ils se font discrets et personne ne fait attention à eux. N’allez surtout pas les chercher lorsque surviennent des élections quelconques.  Ici, la sécurité intérieure du pays ou des provinces relève des forces de police. Et, même là encore, les policiers ne surveillent jamais ce qui se passe le jour d’une élection.

 

Les citoyens savent ce qu’ils ont à faire et ils s’organisent pour que tout se déroule bien, dans le calme et la discipline les plus absolus.
Mais pourquoi, diable, ne sommes-nous pas capables, nous Africains, d’en faire autant ? Qu’est-ce qui fait que les militaires, plutôt que d’aller combattre au front, se constituent en flibustiers pour saigner leur propre pays ? Pourquoi doit-on chaque fois faire appel à eux lors des exercices électoraux qui sont censés être démocratiques ? Quel pays africain réussira à envoyer les soldats là où ils sont supposés être - dans des casernes -  au lieu de spolier les richesses de leur pays et s’occuper de ce - la politique - qui ne les regarde pas ?
Quel régime africain, diantre,  sera en mesure de se doter d’une constitution qui remettra les militaires à leur place ? Quand aurons-nous des citoyens disciplinés qui respecteront nos lois sans devoir faire appel à des forces de l’ordre ? N’est-ce pas nous-mêmes qui, à force de laisser faire certains régimes dictatoriaux de triste mémoire, avons ouvert aux militaires une porte grande ouverte que ces derniers refusent désormais de franchir dans le sens inverse une fois grisés par le pouvoir des armes et l’appât du gain ?
Si vous voulez connaître mon avis, la démocratie africaine est un mirage, un leurre, une lubie. En réalité. L’Afrique est sous le contrôle des militaires.

Si vous rencontrez un jour un de ces vieux Bakongo, disciple de Banguninga, demandez-lui donc que signifie l’expression : « Lelese muana kua mbua »

Je vous remercie de votre bonne attention.

À demain !

YouTube - ‪Gerev 5/5 :Kintweni (Konono /

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article