La lanterne magique.

Publié le par Vieuxvan

La lanterne magique

Dans l’un de mes articles, intitulé « Eh ! Bandibu ye lulendo », je me suis fait l’avocat du diable de la province du Bas-Congo qui, malgré ses centrales électriques, continue de vivre dans l’obscurité. En parcourant les nouvelles de ce matin, j’ai découvert cet autre article sur Digital Congo qui incite à la réflexion.

La cité de Luozi bientôt électrifiée au moyen de l’énergie thermique

Je n’ai jamais mis les pieds à Luozi. Je la connais de réputation. Les gens qui habitent la région descendent à la même gare de chemin de fer que nous : Kimpese. La route qui mène vers Luozi est la même qui monte vers Songa-Lumueno et Songa-Mani. Elle se scinde en deux après la grande rivière Kwilu. Dans mon enfance, j’ai grandi avec un cousin, Zéphyrin Kuanani. Il est décédé en 1978. Son père a travaillé à Luozi en qualité de commis du temps de la colonisation. J’ai appris aussi dernièrement que feu Me Nicolas Bayona Bamenga, mon ami, ancien premier président de la Cour Suprême de justice, venait aussi de là. À part ça, il y a cette rumeur persistance d’hommes crocodiles qui s’attaquent aux baigneurs dans la rivière Luozi. En fait, je n’ai jamais compris pourquoi les voyageurs se rendant à Luozi sont obligés de prendre la même route que nous, celle qui mène vers Matadi et qui est située à gauche du chemin de fer. Leur ville se trouvant à droite du chemin de fer, à la limite avec la République populaire du Congo avec laquelle il n’existe aucune frontière naturelle, il eut été plus logique que, à la sortie de la gare de Kimpese, la route menant vers Luozi se dirigeât plutôt à droite du chemin de fer. La situation, telle qu’elle se présente, fait en sorte que les voyageurs doivent plus loin revenir rejoindre le chemin de fer, le traverser dans l’autre sens. Je crois que c’est à cause des montagnes de Bangu qui sont infranchissables et qu’il faut obligatoirement contourner plus loin.

Luozi, c’est une ville des Bamanianga. Avant d’y parvenir, il faut passer par la Mission catholique de Kasi. Ma sœur Cécile Kiandumba a enseigné dans celle-ci  juste après avoir eu son diplôme de l’École Normale de Nkolo.  Quand on parle des Bamanianga, on distingue donc ceux de Kasi de ceux de Luozi. Il y a aussi ceux qu’on appelle les Bamanianga de Mongo Luwala qui ont un accent particulier comparativement aux autres. La ville de Luozi existait déjà à l’époque coloniale. S’il n’y avait pas d’électricité, comment les institutions administratives s’éclairaient-elles ? Avec des lampes tempêtes, des lampes Coleman ou des groupes électrogènes ? Il y a une université à Luozi, que je sache ? Il n’y a pas d’électricité là non plus ? Je n’en reviens pas !

Bon. Passons ! Pas plus tard qu’hier, j’ai écrit un article, « Nationalisme oblige », où j’exhortais nos journalistes à se montrer plus curieux et à aller dénicher nos compatriotes qui se signalent par des réalisations inédites. Je vous ai aussi parlé de la compatriote Sandrine Ngalula Mubenga.

Sandrine Ngalula Mubenga: modèle d'une Afrique qui gagne et un bel ...

Une jeune savante de la RDC, Sandrine Ngalula - Digitalcongo.net 3.0

Toujours ce matin, j’ai été très heureux de faire, grâce à nos journalistes, la découverte d’un autre génie, Donatien Kambu, un constructeur de barrage électrique qui mérite notre admiration.

Matadi , 22/01/2010 Bas-Congo : Donatien Kambu, constructeur autodidacte d'un barrage

Voilà le genre d’articles qu’il nous fait plaisir de lire. C’est déjà un pas dans la bonne direction. Au risque de me répéter, les médias devraient consacrer beaucoup d’articles à des génies comme Sandrine Ngalula, Fassi Kafyeke, Donatien Kambu et d’autres encore. Ils devraient sensibiliser nos autorités pour qu’elles appuient les actions de tels inventeurs. L’un des deux compatriotes cités ci-dessus pourrait peut-être aider Luozi à se voir dotée d’électricité ?

J’espère que les autorités provinciales vont saisir cette occasion pour recenser les coins de la province où l’électricité n’a pas encore vu le jour et trouver du blé pour développer les projets qui peuvent résoudre le problème, en attendant Inga…Eh ! Oui ! Inga qui se fait toujours attendre !

7 - Le singe qui montre la lanterne magique

(…) Les spectateurs, dans une nuit profonde,
Écarquillaient leurs yeux et ne pouvaient rien voir (…)
Moi, disait un dindon, je vois bien quelque chose;
Mais je ne sais pour quelle cause
Je ne distingue pas très bien.
Pendant tous ces discours, le Cicéron moderne
Parlait éloquemment, et ne se lassait point,
Il n'avait oublié qu'un point.
C'était d'éclairer sa lanterne.

FLORIAN, Fables, II, 7.

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