Pasta soupou: somo-somo.

Publié le par Vieuxvan

Pasta Soupou : somo-somo !

Sacha Distel - Monsieur Cannibal

J’interromps provisoirement notre série consacrée au pouvoir de la femme pour partager avec vous des vidéos que j’ai découvertes. Certains d’entre vous étaient certainement au courant. En tout cas pas moi !

Dans une série d’articles, j’ai fait un petit tour des Églises qui attirent les foules d’aujourd’hui. J’ai surtout parlé du christianisme, des Églises de réveil, des témoins de Jéhovah et des kimbanguistes.  Je me suis même brouillé avec trois de mes lecteurs à propos entre autres de la dîme et de la personnalité du prophète Simon Kimbangu. Avec le temps, vous avez appris à me connaître. J’aime la liberté d’expression, en même temps je condamne les aberrations. Lorsque je m’adresse à vous, je suppose échanger avec des Congolais modernes, toutes allégeances politiques et confessionnelles confondues. Dieu prône la liberté de choix (Deutéronome 11 : 26-28) et il condamne les scandales (Matth. 18 : 6-9)

Les vidéos que je vais vous présenter ne montrent pas d’ébats sexuels ni de la pornographie. Il s’agit de propos verbaux sur les rapports sexuels entre conjoints. Ce qui choque, ce n’est pas l’intention de ceux qui en ont été les auteurs mais le cadre dans lesquels ils ont été exprimés : dans des assemblées d’Églises.

J’ai déjà dit et affirmé qu’il fallait rendre à Dieu ce qui est à Dieu et à César ce qui est à César. Je persiste également et je signe à l’effet qu’il ne faut pas s’improviser pasteur ni accorder la parole à des opportunistes qui s’investissent de cette fonction au risque d’induire les croyants dans l’erreur.(Matth. 12 : 35-37)

J’ai visionné trois vidéos qui nous démontrent que les Églises peuvent devenir une occasion de chute si n’importe qui peut venir s’improviser orateur. L’un des épisodes : « Est-il bien servi au lit » s’est passé à Londres. On y parle de sexes, d’orgasmes, de sperme, de caresses de clitoris, de soupirs, de pénétration, d’éjaculation et j’en passe. J’ai hésité longtemps, me demandant si je devais vous les présenter ou pas. J’ai opté pour la deuxième solution. « Ba mamans ya soupou » et « Pastor Soupou », c’est la honte de nos Églises dites de réveil. Incroyable ! (Romains 8 : 7-11 ; 1 Corinthiens 3 :16-18)

Je félicite les deux présentateurs qui ont dénoncé les propos d’un pasteur de ces pasteurs qui s’en donne à coeur joie devant des fidèles apparemment  consentants, puisque, dit-on, « qui ne dit mot consent » Mais cela va plus loin. Dans une autre vidéo, une femme qui prêche décrit un rapport sexuel dans ses détails sous les ovations de l’assemblée ! Incroyable mais vrai ! J’ai un moment cru qu’il s’agissait d’une parodie par un de ces nouveaux groupes de théâtre populaire. Je n’ai pas vu tout dans la totalité. C’était trop écoeurant !

Savez-vous ? J’ai connu un couple de croyants très fervent. Il refusait de regarder la télé et de lire. Il interdisait la même chose à ses enfants. Je lui ai fait remarquer que c’était un tort. D’abord le monde évolue

rapidement et il faut ce qui se passe dans le monde autrement on a l’air idiot en présence d’interlocuteurs éventuels. Ensuite, comment répliquer aux attaques menées contre le christianisme par les athées, défenseurs de théories qui remettent en question la Bible, le récit de la création, la divinité de Jésus et les évangiles ? Un bon chrétien selon moi, doit être capable de soutenir toute discussion de haut niveau pour défendre sa foi chrétienne. Et ce n’est pas en refusant de lire et de regarder ce qui se passe autour de nous que nous serons capables de défendre notre foi en Dieu et en son Fils. Personnellement, je regarde la télé et lit des articles sur ce qui se passe dans le monde grâce à Internet. Si j’étais un opportuniste, il y a longtemps que je me serais fait pasteur ou évangéliste. À chacun sa vocation ! Toutes choses ont été créées par Dieu pour nous. À nous de savoir nous en servir, en faisant notre choix entre le bien et le mal. (Matth. 22 : 36-40)

Des compatriotes ont déjà dénoncé la multiplication d’Églises dites de réveil à Kinshasa. Il paraît qu’elles foisonnent et qu’il y en a une érigée à chaque coin de rue. Dans les pays occidentaux, ceux qui ne peuvent trouver du travail s’improvisent pasteurs du fait que les Églises comptant un certain nombre de membres sont subventionnées ! À ce rythme-là, je me demande où va notre peuple, que ce soit celui demeuré au pays ou celui de la diaspora.  Si ce sont là les pasteurs qui prêchent dans nos églises, c’est carrément l’apocalypse. Je comprendrais qu’un sexologue ou un psychologue vienne donner ce genre de conseils au couple chez ce dernier à domicile ou à plusieurs couples réunis dans un autre lieu de rassemblement  apprêté à cet effet. Et encore, faudrait-il que nous ayons affaire à de vrais spécialistes ! Cette femme et cet homme-là n’ont rien à envier à des reporters sportifs, sauf que c’est la première fois que j’entends et vois  des descripteurs, de surcroît deux évangélistes, décrire, commenter et conseiller, par de prétendues prédications pimentées, ponctuées d’ovations et de « Amen ! »,  le coït qui, même pour des non-croyants, demeure un acte qui se passe en privé et en cachette. Ça ôte l’envie à tout croyant non convaincu de fréquenter l’église.

Quoi qu’on en dise, malgré ses scandales comme la pédophilie et le viol des religieuses, l’Église catholique est une de celles qui se prennent au sérieux, disposant d’une hiérarchie qui permet de contrôler ce qui se dit et se pratique dans les paroisses et lors des messes. Qu’en est-il des Églises de réveil où chaque pasteur est indépendant et seul maître à bord ? Qui va censurer ce qui s’y dit et pratique?

À ce rythme-là, il faudra que le gouvernement intervienne notamment en resserrant les règles d’octroi de licences d’exercice de culte. Peut-être devrait-on créer une institution semblable à  la Haute autorité des médias (HAM)  qui examinerait toute nouvelle candidature et veillerait au suivi de tout ce qui se dit et s’enseigne dans les assemblées d’églises ? Par contre, cela ne serait possible que dans notre pays. Pour ce qui est de ce qui se déroule dans les coulisses de la diaspora, je ne vois aucune solution. D’ailleurs, les autorités locales ne pipent pas un traître mot de notre lingala qu’il soit « facile » ou « difficile » !

À cette allure-là, « alea jacta est » ! Les dés sont désormais jetés !

À demain !

Sacha Distel - Monsieur Cannibal

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