RD Congo - Léon Kengo - La classe !

Publié le par Vieuxvan

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Dimanche 8 mai 2011

 

L’événement du jour

 

Du nouveau sur la saga entourant la liquidation physique d’Oussama ben Laden !

Les États-Unis diffusent des vidéos de Ben Laden

L’article du jour

 

 

RD Congo – Léon Kengo, la classe !

 

J’ai lu avec fierté cet article au sujet de l’élévation de M. Louis Kengo wa Dondo, président du Sénat de la RD Congo au rang de Commandeur de la Légion d’honneur de la République française.

L. Kengo : « J’ai une certaine idée de l’Etat, une certaine conception de sa gestion »

 

J’ai personnellement beaucoup de respect en ce juriste et homme politique qui sert notre pays depuis plusieurs décennies et dont tout le monde reconnaît les mérites.

 

Du temps du maréchal Mobutu Sese Seko, M. Kengo wa Dondo était reconnu pour son franc parler, son intégrité et son sens de la justice. D’aucuns même le trouvaient trop sévère. Je me souviens de deux décisions importantes qu’il prit lorsqu’il assuma les fonctions de procureur général de la République.

 

C’est lui qui sanctionna Franco Luambo Makiadi et son orchestre, le Tout-Puissant O.K. Jazz, pour avoir enregistré les chansons obscènes intitulées Heleini, Falaswa et Paka Lowi. La diffusion en fut interdite pendant que le groupe prenait la direction de la prison de Luzumu. Les rumeurs ont voulu que la grand maître fut tiré du pénitencier en feignant avoir perdu la raison. Il se retrouva au CNPP de Kinkole d’où il sortit quelques mois plus tard. Toute cette combine avait été montée, selon les ouï-dire, par Mobutu lui-même dont on apprit plus tard les affinités avec le célèbre musicien à qui il confiait les missions suicides. Franco en a voulu au haut magistrat et l’a parodié dans la chanson « Tailleur » pour se venger. Kengo demeura imperturbable. Lors de la cérémonie d’enterrement du grand auteur compositeur, décédé en 1998, c’est lui qui vint représenter le chef d’Etat empêché. Il ne faisait que son devoir.

 

L’autre fait d’éclat, c’est cette enquête au sein de l’administration publique qui conduisit à l’arrestation de toute une chaine d’individus qui détournaient les fonds publics. Nombre d’entre les voleurs furent emprisonnés. D’autres prirent la poudre d’escampette pour se retrouver en exil forcé. Là encore, une intervention du Guide clairvoyant ramena tout le monde à la case de départ. Et pour cause ! Des enfants du président étaient impliqués dans le dossier.

Il parait que Mobutu convoqua même Kengo pour lui adresser des reproches. Ce dernier avait dit quelque chose comme « mal élevé » à un des enfants qui avait vainement tenté de l’intimider.

 

Si cela ne dépendait que de ce haut magistrat, le mot  « impunité » serait depuis longtemps raye du vocabulaire congolais.

 

J’ai toujours admiré cet homme. Son leadership, son intégrité, son intransigeance et son autorité sont les qualités indéniables d’un homme politique. Je me doute bien qu’il a hérité ces qualités de sa formation académique d’homme de droit.

A notre époque, en tout cas, les juristes étaient la crème intellectuelle du pays. A un certain moment même, des rumeurs ont circulé à l’effet qu’ils « complotaient » pour  ravir le pouvoir à Mobutu. Il n’en fut rien. Parmi ceux que j’ai côtoyés ou connus personnellement figurent Gérard Kamanda wa Kamanda, Ndudi- Ndudi, José Mayidika Ngimbi, Nicolas Bayona Bameya, Carlos Lubamba, et autres qui furent des anciens de Mbansa-Mboma. Ces gens-là avaient de la classe !

 

Selon la radiotrottoir, après la chute de Mobutu, Kengo s’est retrouvé en Pologne, pays d’origine de son père. Lorsque des journalistes étrangers lui ont demandé s’il serait prêt à retourner au Congo, il a répondu par l’affirmative et il est passé de la parole aux actes.

 

Depuis qu’il est président du Sénat, il ne mâche pas ses mots. Ses discours en font foi. J’en ai encensé quelques-uns sur mon blog.

RD Congo - le bon jugement de Kengo

RD Congo - Kengo a mal de la RDC 

 

Son allocution ci-haut rappelée m’incite à l’admirer davantage. J’ai lu bien de discours de politiciens. Je puis vous assurer que la verve de Kengo wa Dondo n’est pas un privilège donné à n’importe qui. Cet homme- là est un érudit de la rhétorique et de la haute culture ; il est passé par le creuset qui forge les nantis d’une étoffe et d’une classe à part. Quand je pense que le français n’est même pas notre langue maternelle ! A ce titre, nous devons une fière chandelle aux pères jésuites de l’époque coloniale ! Dommage que nos jeunes actuels n’aient plus les mêmes possibilités d’instruction qu’à notre époque !  J’ai appris qu’une promotion entière du Collège Notre-Dame de Mbansa-Mboma avait échoué aux examens d’état en 1988. A l’époque coloniale, c’eût été impensable.

 

Il m’arrive de repenser avec un brin de nostalgie l’époque où j’épatais mes profs de narration et description (3ème gréco-latine), poésie et rhétorique. La télévision et le cinéma m’ont rendu paresseux. Il y a de quoi. Autres médias, autres modes d’expression, autres contraintes !

 

A l’approche des élections, les Congolais vont encore une fois être appelés aux urnes. Personnellement, je trouve que, parmi les rescapés de la fine fleur – que dis-je ? – du gratin de nos leaders encore en vie, le citoyen honorable Kengo wa Dondo figure en excellente position à cause de son expérience, de son jugement, de son intégrité, de sa rigueur, de son franc-parler et du poids de sa personnalité. Pourvu qu’il ne prêche pas dans le désert !

 

Il n’est certainement pas le seul érudit. Il y en a d’autres aussi. Pourvu qu’ils veuillent bien s’impliquer. J’espère qu’ils le feront lors des élections législatives à venir.

 

Je termine en lui présentant mes félicitations pour l’honneur que vient de lui décerner le président Nicolas Sarkozy que je félicite au passage.

 

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La pensée du jour

Quand on se retrouve dans un cul-de sac

Il faut retourner à la case départ

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À demain!

Rose Laurens - AFRICA-

 

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