ED Congo - au pays des insanités

Publié le par Vieuxvan

 

RD Congo : au pays des insanités
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Il y a quelques jours, j’ai écrit un article accablant pour feu Franco Luambo Makiadi. Il semble que l’usage des insanités et de l’immoralité soit une réalité de la musique congolaise moderne.

Cette musique qui diffuse les insanités

 

Dans les années 50-80, nous avons connu des rivalités entre musiciens et orchestres qui nous ont rabattu les oreilles avec leurs quolibets et satyres, mais cela se passait subtilement. Je vous ai souvent parlé de connotation et de dénotation. La première est la façon de nous exprimer normalement qui fait qu’on nous prend au mot.

 

Prenons l’exemple de la chanson « Mario » L’auteur y cite et énonce des mots sans détour. Un lit est un lit ; un rasoir électrique est un rasoir ; une voiture Mercedes est une Mercedes.  Dans « Mamou », c’est pareil : un  téléphone est un téléphone ; un vaporisateur est un vaporisateur ; sauf les « Bana Imbua » qui, eux, sont une métaphore.

 

Ceci nous amène à la seconde manière de formuler quelque chose en utilisant une métaphore, une comparaison ou un sous-entendu. Ainsi, si je me réfère encore une fois à feu Franco Luambo Makiadi, lorsqu’il utilise « tailleur », il veut parler de juge et, dans ce contexte,  « machine » signifie le poste que le juge occupait et qu’il a perdu. Autre exemple : le mot « caterpillar », dans la chanson « Très fâché », quand il chante « Akoma caterpillar na quartier », désigne une « Marie-couche-toi là » (dénotation = sens figuré) ou, si vous préférez, une pute (connotation = sens propre) qui offre ses charmes  à la ronde dans le quartier. Encore une fois, c’est méchant !

 

Je reviens à ce que je disais tout à l’heure.  Tout le monde se rappellera la rivalité entre l’African Jazz et l’O.K. Jazz.  Quand l’un chantait « Africa mokili mobimba », il voulait dire qu’il était le meilleur orchestre du pays, connu internationalement, en comparaison de l’O.K. Jazz de l’époque  dont le monde s’arrêtait à l’horizon (sic). Pour sa part, Lubelo alias De la Lune, a bien donné la réplique, en chantant : «Ngala na bino ekosila » Kallé et sa troupe ont chanté « Yoka naino miziki » ; l’autre camp a répliqué « Motindo na yo te » Veuillez m’excuser si les chansons ni les époques ne coïncident pas. D’autres chansons du genre furent « Rythmo ya su », « Mokonzi ya mboka », « Succès African Jazz » pour l’un, « O.K. Jazz azongi », « Epanza makita », « Ngai muana ya O.K. » pour l’autre. Concernant les empoignades verbales personnelles, on se rappellera « Faux millionnaire » (Kwamy), « Ekeseni » (Rochereau), « Ezwi voisin » Franco), etc. Souvenez-vous de la chanson « Mayele mabe » que Masta Zamba, musicien de Grand Kallé, composa contre ce dernier qui les exploitait (sic) Le patron n’y vit que du feu, d’où sa colère lorsqu’il sut la vérité. Savoir dire la vérité à demi-mots et savoir lire entre les lignes sont les qualités de quelqu’un d’intelligent. Les Bakongo sont beaucoup usage de proverbes ; c’est pourquoi on dit deux qu’ils sont sages (sic)

 

 

 Personnellement, je ne suis pas habitué avec certaines subtilités de ma langue maternelle. Beaucoup de mes oncles et grands cousins me taquinaient souvent à ce propos. Mais il n’y avait pas de méchanceté dans leur geste.

 

Nous avons des leaders parmi nos musiciens modernes à qui nous n’avons aucune leçon à donner. Ils connaissent toutes ces choses et tous ces trucs-là ! Il faut qu’ils prennent leurs responsabilités vis-à-vis des artistes de leurs écuries respectives. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Il paraît qu’ils attisent plutôt la haine et qu’on a déjà assisté à des empoignades regrettables en pleine rue. Et les journalistes ne se font pas prier pour publier tout ça !

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Aimant s’afficher publiquement comme de vrais paons, certains artistes ont même le culot d’aller régler leurs comptes en direct à la télé, faisant saliver leurs fanatiques éméchés, incultes et abrutis qui adorent la chicane. C’est un manque de respect pour les téléspectateurs qui se veulent sérieux ! Quand on est une vedette, il faut, en dehors de la scène, se montrer humble et éviter les esclandres. Dans les pays occidentaux, les scandales tuent les vedettes et chassent les politiciens du pouvoir.

 

J’ai pointé du doigt la Commission de censure qui semble dormir au gaz quelques fois. Mais je crois que l’Union des musiciens congolais devrait éduquer ses membres au cours de ses réunions générales et aussi être autorisée à sanctionner les récalcitrants. Le ministre de la Culture devrait, quant à lui,  interdire les écarts de langage dans notre musique pour faire en sorte que les quolibets (« mbokela) jugés trop osés ou offensants soient non seulement proscrits mais sanctionnés.

 

Ce devrait être la même chose pour les spectacles et les vidéo-clips.  J’ai déjà lu des articles dénonçant cette pratique :

 

Les scènes disgracieuses et impudiques ne font pas honneur à notre pays. Nos ancêtres ont  toujours enseigné la pudeur. Ils doivent se retourner dans leurs tombent en voyant comment leurs descendants se sont pervertis. On se croirait carrément au temps de Sodome et Gomorrhe !

 

Toute immoralité et impudicité devraient être à jamais rayées de notre registre musical sans autre forme de procès ! « Dura lex, sed lex » 

 

À demain!

YouTube - ‪Gerev 5/5 :Kintweni (Konono /

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