Je dénonce!Je dénonce ! Sacha Distel - Monsieur Cannibal Je viens juste d’écrire un article sur Tintin au Congo. J’ai expliqué pourquoi il ne faut pas s’attarder sur ce livre désormais anac

Publié le par Vieuxvan

Je dénonce ! 

Sacha Distel - Monsieur Cannibal

Je viens juste d’écrire un article sur Tintin au Congo. J’ai expliqué pourquoi il ne faut pas s’attarder sur ce livre désormais anachronique. Et voilà qu’on en remet !

Un humoriste franco-congolais au Québec

J’ai entendu parler de l’artiste Eddy King et j’ai beaucoup de respect pour lui, mais il ne faut pas qu’il tombe dans les mailles du filet des Québécois. Pourquoi son humour doit-il se centrer sur les Congolais caricaturés dans « Tintin au Congo » N’est-ce pas là une façon de faire plutôt rire de nous, en nous rappelant chaque fois notre passé désormais révolu ?

Ce que je reproche aux Québécois, c’est de faire dire, à demi-mots, aux humoristes africains que les Québécois sont supérieurs aux Africains. Les quelques scènes d’humour présentées par des Africains dont j’ai été témoin convergent pratiquement dans ce sens. Michel Mpambara a eu beau avoir rappelé aux Québécois leurs origines de bagnards pour les hommes et de filles de joie pour les femmes, il ne reste pas moins vrai qu’il le fait dans sa peau d’Africain, nouvellement débarqué, qui s’extasie devant les merveilles du Québec, terre d’accueil. Je l’ai vu, sur Canal Évasion, parcourir les régions du Québec, à la découverte des Québécois dans leur mode de vie. Il donnait vraiment l’impression d’un Africain, un « movila », faible d’esprit sur le bord prêt à s’extasier sur n’importe quoi. Il a d’ailleurs fustigé le Québec lorsqu’il a compris finalement dans quel bourbier il s’était fourré. Je l’ai entendu dire que la société québécoise est un faux paradis dont on découvre le côté sombre et sordide lorsqu’il est déjà trop tard. Il ne croyait pas si bien dire puisqu’il en a finalement personnellement fait les frais. « Likambo nguma aloba »

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Un autre Africain a pris la relève de Mpambara. Il s’appelle Boucar Diouf. Il est bourré de talent. Son humour me déplaît dans la mesure où il veut plaire aux Blancs, où il se considère comme inférieur  à ceux-ci, où il remet sur la balance les deux sociétés que sont l’Afrique sous-développée et le Québec où tout baigne dans l’huile (sic)

Présentation de Boucar Diouf Humoriste/conteu

J’apprécie le talent et le brio de l’acteur africain Maka Kotto, originaire du Cameroun, actuellement député de Bourget, ainsi que ceux de l’animateur de Stars Académie Herby Moreau, natif d’Haïti, et il y en a dans d’autres champs d’activités, jusque quelques gouttes d’eau dans l’immense océan, qui se sont imposés sans jouer des rôles de pitres.  Je n’en dirais pas autant du roman et du film « Comment faire l’amour avec un Nègre sans se fatiguer » ni de tout ouvrage ayant la même saveur. Pourquoi juste le Nègre et non le Chinois, l’Hindou ou une autre race ? En ce qui a trait à Boucar Diouf et  Eddy King, ne risquent-ils pas de connaître le même sort  que Mpambara? Avant l’entrée en scène des Africains « pure laine », les quelques artistes de race noire que j’ai connus étaient des mulâtres, issus de mariages entre une Québécoise et un Africain ou un Caraïbéen dont Grégory Charles et Normand Brathwaite. Ce dernier a d’ailleurs déclaré un jour à la télé qu’il ne se considérait pas comme un Noir, étant donné qu’il est né juste ici à Montréal dans le quartier Côte-des-Neiges (sic) Ses propos m’ont rappelé ceux d’un certain Tiger Woods. Anthony Cavanagh, un Haïtien non métissé, pourtant très doué, en a arraché quelque peu ici comme humoriste. Il a dû se tourner vers la France où il a pu faire apprécier ses talents jusqu’à devenir un présentateur d’émissions à la télé.

Je ne vois pas un comédien ou acteur noir se voir confier un rôle important dans les films québécois. Ce sont toujours les mêmes, Rémi Girard, Stéphane Rousseau, Michel Côté, Dominique Michel, etc. Je ne vois rien d’accrochant dans les films et télé-séries d’ici. Tout est face, insipide, insignifiant. Les Québécois eux-mêmes préfèrent regarder des films produits aux États Unis ou en France.

Les Hindous ont leurs DVD de films bollywoodiens ; les Chinois ne regardent même pas la télé d’ici. Les Africains se contentent des DVD contenant des sketches africains. À part le hockey, sport provincial, ce sont les humoristes qui ont la côte parce qu’ils font des « jokes » (blagues) québécoises et s’expriment en joual, l’argot des Québécois.

C’est quoi, cette histoire ? Aux États Unis, les Afro-Américains sont chefs d’entreprise, chef de police, directeurs, etc. Ils paraissent dans tous les films et télé-séries, ce qui prouve sans contredit la pluralité de la société de l’Oncle Sam ! Au Canada anglais, c’est la même chose. Pourquoi pas au Québec ?

Pour réussir ici, bien des Africains ont été obligés d’épouser des Québécoises, quitte à se séparer plus tard. J’en connais des tas. D’ailleurs, la majorité de ceux que je viens de citer, y compris l’artiste musicien Corneille, doivent une fière à quelle conjointe ou copine québécoise! Bien des Africains ont subi des pressions et sollicitations leur proposant jusqu’à rompre avec leurs femmes restées en Afrique, en attente de leur visa pour immigrer et venir rejoindre leurs époux. Certains, parmi ceux qui ont refusé de se prostituer ainsi, ont su se démarquer, bien sûr, mais combien sont-ils ? J’en connais qui rongent leur frein, le front courbé, le regard torve, se contentant de jouer les seconds rôles ou d’user le fond de leurs culottes dans des emplois de « kalaka na bureau monene », relégués aux archives ou à un emploi monotone en ennuyant. Et pour cause !

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Je ne crois pas à ceux qui disent que les Québécois sont xénophobes. Non. Ils sont plutôt racistes et ségrégationnistes en matière d’emploi. C’est ce qui explique pourquoi jadis ils donnaient quelque chance aux gens de sang mêlé ou, à défaut, à ceux qui épousaient des Blanches. Combien de fois n’avons-nous pas entendu dire : « Ils sont venus nous voler nos emplois » ?

Les statistiques prouvent de plus en plus que, dans une cinquantaine d’années, à cause du taux de natalité en baisse chez les Québécois et contrairement à la hausse chez les minorités visibles, la population immigrante sera majoritaire. Le gouvernement québécois multiplie les efforts pour faire en sorte que les citoyens membres des communautés culturelles puissent avoir plus d’accessibilité à l’emploi.

Ceux qu’il faut convaincre, ce sont les privés et les particuliers qui n’ont aucun compte à rendre au gouvernement et n’en font qu’à leur tête ! Les communautés bien établies comme les Italiens, les Grecs, Libanais et autres ont créé de nombreux emplois et ils engagent des compatriotes. Mais, les autres ?

Ce sont les manufactures qui les attendent, à défaut de vivre de l’aide sociale.

Qui plus est, le Parti québécois, formation politique qui prône l’indépendance du Québec et qui constitue l’opposition officielle au Parlement de Québec, veut imposer la langue française aux immigrants. À quoi cela sert-il-il si les enfants d’immigrants doivent s’«exiler » à Ottawa et dans d’autres provinces canadiennes pour trouver des emplois valorisants qui correspondent à leurs formations académiques et aux objectifs qu’ils s’étaient fixé dans leur vie?

Pour en revenir au fameux Tintin au Congo dans le sketch de notre ami Eddy King, je trouve que les gens manquent d’imagination. Ce ne sont pourtant pas les sujets d’actualité qui manquent ! Dans « Merci bapesa na mbwa » et « Trahison », toutes deux de Lutumba, j’ai identifié une vingtaine de thèmes ! Ëtes-vous un humoriste québécois en manque d’inspiration ? Voici quelques idées que je vous fournis gratuitement :

Déguisez-vous en une sœur de charité qui s’apprête à entrer au Canada. À l’aéroport, on découvre, en fouillant votre valise, qu’elle est bourrée de condoms et de photos vous représentant en fille mondaine en train de flirter avec des hommes.

 Jouez le rôle de quelqu’un qui veut entrer au Canada avec un kilo de « mfumbwa », semant une fausse alerte auprès des douaniers et leurs chiens dépisteurs qui croient que c’est du haschich.

Revêtez la peau d’un clochard demandant l’aumône et qui se fait coincer plus tard par des policiers qui l’ont épié et suivi, lesquels se rendent compte qu’il est plus riche qu’eux, étant propriétaire d’un immeuble à logements acheté avec  l’argent de l’aumône quêtée depuis des années auprès des passants.

Faites-vous un gars qui a voulu rendre service à une belle jeune fille, faussement aveugle, qu’il a amenée  chez lui.  Pendant qu’il est sorti pour aller lui acheter du pain et du lait, elle le détrousse de son porte feuille et des contenus de ses tiroirs et prend la poudre d’escampette. Le bienfaiteur apprend à son retour qu’il s’est fait escroquer.

Même dans un monologue, il y a moyen de simuler qu’on parle à des douaniers, des policiers et autres personnages invisibles. Faites-le et fichez-lui la paix à Hergé! Créez donc de nouveaux scénarios, de nouvelles histoires, de nouveaux personnages et de nouvelles intrigues !

 

Pour ce qui est de la discrimination dont les minorités visibles sont victimes au Québec, c’est juste une question de temps. Les années passent vite et il n’est jamais trop tard. Il viendra le jour où justice sera faite. Ce jour-là, les Canadiens originaires d’ailleurs pourront occuper des emplois plus valorisants. En ce temps-là, les Québécois, peu importe leur couleur, auront droit à une vie plus riche et plus mouvementée, comme c’est le cas l’été lorsque Montréal vibre au rythme endiablé des artistes et festivaliers venus d’ailleurs. En ce temps-là  aussi ils auront sûrement droit à un vrai cinéma, plus intéressant, plus coloré et plus captivant  que ce hockey traditionnel, le seul programme qui soulève les passions de nos jours.

J’y reviendrai un jour quand les choses auront commencé à changer. C’est promis !

 

À demain !

Sacha Distel - Monsieur Cannibal

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