RD Congo - Former des comédiens

Publié le par Vieuxvan

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Mercredi 23 mars 2011  

 

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L’événement du jour

Le drame nucléaire japonais continue de déferler la chronique. Il en pleut des radiations, des pluies acides et des cadavres !

Japon: 13 000 person- nes manquent à l'appel

 

 

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L’article du jour

 

 

RD Congo – Former des comédiens

 

Un de mes fils a reçu un message d’un de ses amis qui souhaiterait que je m’occupe de la formation des comédiens de chez-nous. Je remercie ce concitoyen d’une part de son estime envers moi et d’autre part de son souci vis-à-vis de l’avenir de notre cinéma. Cependant quelques mises au point s’imposent.

 

D’entrée de jeu, il convient de préciser que, du point de vue des professionnels du cinéma,  notre cinéma n’est même pas un cinéma amateur car cette appellation  revient à l’une des trois catégories du cinéma professionnel qui comprend les films professionnels, les films indépendants et les films amateurs. Allons-y quand même avec l’appellation « cinéma amateur » pour ne pas trop nous compliquer la tâche. Je vous en ai parle dans certains de mes articles dont celui-ci :

RD Congo: un homme qui crie; l'Afrique qui rit (02/10/)

 

Dans un de mes précédents articles, je vous ai également expliqué la différence entre un vidéaste et un cinéaste.

Cinéastes vs vidéastes. (01/02/)

 

Dans le cas soulevé par notre ami, disons que, au cinéma amateur, le réalisateur peut former des acteurs qui n’ont pas d’expérience de la scène. Avec le Théâtre de chez-nous, ce fut le cas. À part ceux qui jouaient déjà dans des groupes de théâtre kinois ainsi que ceux qui sortaient tout droit de l’INA, nous avions recruté des comédiennes et comédiens sans expérience ; mais ils avaient un talent inné. Avec le temps, ils ont fini par s’affirmer. Au cinéma professionnel, les acteurs sont déjà formés et les nouveaux venus sortent tout droit d’écoles de formation d’acteurs. Qui plus est, il existe des personnes qui s’occupent du casting ; ce sont elles qui recherchent les comédiens compétents capables de camper les différents rôles. Pour ce faire, elles font  des auditions quand elles le jugent nécessaire.

 

Il est très important de noter que, au cinéma professionnel, les rôles des intervenants sont très spécifiques. Il existe un cahier de charge qui précise le rôle de chacun. Nul n’a le droit d’empiéter sur les responsabilités d’autrui, pas même le réalisateur.

 

En ce qui me concerne personnellement, je n’œuvre plus dans le cinéma amateur.

Ceci étant, même si, par patriotisme, je voulais donner un coup de main, je ne pourrais pas encadrer nos jeunes comédiens congolais à distance. L’apprentissage cinématographique exige une présence physique, de la pratique et de bons scénarios.

 

J’estime que nous avons quelques comédiens confirmés dont ceux du groupe Salongo et des compagnies de théâtre. Le problème réside dans la direction des acteurs. Par ailleurs, au niveau des recrutements des nouveaux visages, l’INA est bien placée pour les former sur place. On devrait plutôt permettre à cette institution de produire des films de formation comme ce fut le cas avec nous lorsque nous avons été formés à l’INA France. C’est d’ailleurs là que moi-même j’ai fait mes premiers pas dans l’univers professionnel avec les films « Une journée au paradis »,  « Allô, Louise » et « Luvumbu ndoki », trois courts métrages de fiction produits par l’institution.

 

La RDC doit s’efforcer de mettre en place des structures adéquates pour que notre cinéma devienne une grosse industrie professionnelle. C’est  à cette seule condition que nous pourrons d’une part avoir du personnel technique et artistique compétent et d’autre part produire des films de stature professionnelle.

 

Comme je l’ai dit dernièrement, n’empêchons pas les jeunes de faire ce qu’ils font présentement. C’est de la debrouiardise, mais ils sont motivés et c’est leur gagne-pain. C’est loin du cinéma professionnel; mais le public aime ça et n’a rien d’autre à se mettre sous la dent. Le jour où  nous aurons un cinéma professionnel, certains n’auront d’autre choix que de s’y intégrer. Et, avec le temps, à la lumière de ce qu’ils auront vu au cinéma professionnel, les producteurs et réalisateurs du cinéma amateur modifieront forcément leurs façons de faire.

 

Nous avons cependant beaucoup de chemin à faire. Il faut à tout prix que les responsables de notre pays soient animés de cette volonté de mettre sur pied une industrie cinématographique digne de ce nom.

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La pensée du jour

Un ami fidèle est  préférable à un proche traître

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À demain!

Rose Laurens - AFRICA-

 

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