RD Congo: suicidaire
J’ai suivi l’affaire Armand Tungulu avec un serrement de cœur. Je n’ai pas voulu donner mon opinion là-dessus parce que j’avais de la peine de voir un compatriote mourir ainsi par ce que j’estime être un suicide. Aujourd’hui, nous nous retrouvons devant un cas de la même espèce.
Jimmy Mubenga, congolais de la Rdc, assassiné par la police de Londres
J’ai toujours été opposé à toute forme de violence. La vie humaine n’a pas de prix.
Il y a eu tant de rapatriés par le passé. Pourquoi un tel incident funeste ne s’était-il jamais produit ? La réponse est bien simple. C’est parce que les rapatriés en question ont gardé leur calme. Je sais qu’il y a des expulsés qui s’arrangent pour changer d’identité et s’envoler à nouveau vers l’Europe. Je ne suis pas le seul à le savoir. Tout Africain, tout Congolais aussi. Les services d’immigration de partout au monde le savent également.
Jimmy Mubenga aurait pu faire comme tout le monde avant lui. Je ne peux malheureusement pas entrer dans sa tête pour savoir qu’est-ce qui s’est passé. Il a du disjoncter, paniquer et finalement résister aux agents qui le maintenaient en détention dans l’avion sans se préoccuper du rapport de force entre lui et ses ceux-ci. À trois contre un et menotté comme il l’était, semble-il, il n’avait aucune chance d’en sortir. Oui, il y a eu abus de force de la part de ses gardes mais il y a eu aussi de la résistance insensée de sa part. Et qui sait s’il n’avait pas de problèmes de santé non déclarés ?
Évitons de politiser les débats chaque fois qu’un compatriote se met sciemment les pieds dans le plat. Il existe des procédures administratives et judiciaires pour contester une décision illégale. Il y a des mécanismes de recours qui varient sûrement d’un pays à l’autre ?
Toute autorité vient de Dieu. Nous avons le droit d’aller en appel lorsque nous nous estimons lésés dans nos droits, mais, de grâce, faisons-le dans discipline et la légalité plutôt que de vouloir résister ou nous faire justice nous-mêmes. Autrement, plutôt que de passer pour des martyrs, nous nous classons parmi les suicidaires ! Et qui s’occupera de nos veuves et orphelins ?
Dura lex ; sed lex. Si tout le monde se met à défier loi, aucune institution, aucun gouvernement, aucun pays ne subsistera !
Je ne sais à qui revient la lourde et pénible tâche d’éduquer nos compatriotes à ce sujet. Mais le jeu en vaut la chandelle !
À demain!