RD Congo - Deux poids, deux mesures (reprise)

Publié le par Vieuxvan

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Mercredi 22 juin  2011

 

L’événement du jour

     L’article du jour

 

RD Congo – Deux poids, deux mesures

 

Rectificatif

 

Depuis plusieurs mois, vous devez vous être rendu compte que j’éprouve des difficultés entre autres avec des fautes de frappe, principalement au niveau des accents. Veuillez encore une fois m’en excuser. Je viens de changer cinq fois de clavier ! En tout cas, c’est une situation qui m’affecte beaucoup. Veuillez m’en excuser.

 

Je suis donc obligé de reprendre mon article d’hier. Auparavant, je vais vous faire écouter une veille chanson qui ranimera certains vieux souvenirs :

Ngai Marie Nzoto Ebeba (Franco) - Franco & L'O.K. Jazz 1965

 

Décidément., au Canada, les choses ne se passent pas comme en Europe. Alors que, il y a un mois, Vital Kamerhe a failli se faire lyncher à Montréal, le musicien Ngiama alias Werrason, lui, n’a pas eu droit au même traitement. En effet, contrairement à l’embargo qui le visait sur le terrain d’Europe occidental, ici ce ne fut pas le cas comme nous le démontre cet article de « Congo Mikili » :

 

Quelques jours auparavant, des tracts ont été distribués qui appelaient au boycott du   concert montréalais prévu en date du samedi 18 juin 2011.

 

Auparavant, en date du 11 juin 2011, Werrason et son orchestre se sont quand même produits sur scène à Paris. Apparemment, ils n’ont pas été inquiétés, contrairement à ce qui a été rapporté par certains médias. Même s’ils ont été invités dans le cadre d’une manifestation officielle, rien n’empêchait une marche de protestation pacifique. Il y en a même lors des sommets du G8 !

 

En tout cas, avant la venue de l’artiste en sol canadien, le promoteur montréalais Nguatsuma aurait vu son établissement incendié par une main criminelle inconnue. Le concert a quand même eu lieu dans un autre décor. Il paraît que des ressortissants de Bandundu étaient sur place, veillant au grain.

On dit même que ce sont eux qui ont fait venir des policiers sur les lieux pour prévenir tout acte de violence.

 

C’est leur droit. Ceci dit, le concert a quand même eu lieu, peut-être pas avec les résultats escomptés, mais il s’est tenu. Le billet coutait 60$ et la salle devait contenir plus de 200 personnes.

 

Je n’ai jamais été un adepte de la violence. Je déplore qu’on s’en prenne aux musiciens. N’est-ce pas vrai que ce sont les Congolais de la diaspora qui ont fait d’eux des pachas, des intouchables ? Il est toujours pénible de remonter une pente à reculons. Mais, j’estime que même si l’on massacrait tous les musiciens congolais, cela ne changerait en rien la situation de notre pays. Nous avons des élus qui sont mieux placés pour s’opposer au régime si celui-ci déraille. S’ils ne font pas leur devoir, à qui la faute ? Qui plus est, les élections législatives approchent. Je l’ai dit dans l’un de mes articles. Que le meilleur gagne ! Mais, je suis prêt à parier qu’il n’y aura pas de changements notoires.

 

L’opposition fait partie de la démocratie. Je n’en reviens pas de ce qui se passe avec le printemps arabe. Qui l’eut cru ? Notre peuple n’est pas encore mûr pour se livrer à un exercice similaire.

 

Je vous rappelle mon article à propos de la bataille électorale de Kinshasa. Ce ne sont ni les programmes des candidats ni l’argent qui décideront. C’est l’ethnicité. L’est du pays est swahilophone ; les deux Kasaï ont comme langue commune : le tshiluba;  Kinshasa est divisée avec plusieurs langues nationales dont principalement le lingala. Cependant, c’est le château fort des gens de Bandundu et des Bakongo.  Tant que ce phénomène subsistera, beaucoup de nos politiciens risquent d’avoir d’amères surprises aux prochaines élections.

 

Pour en revenir à la fameuse soirée du 18 juin 2011, les jeunes, qui étaient supposés empêcher cet événement de se produire, sont allés se défouler ailleurs. J’ai rencontré quelqu’un qui les a vus déambulant ici et là aux heures de l’aurore, frustrés et en furie. Ils avaient l’air de voyous et de drogués, autant les garçons que les filles, tous dans la vingtaine. Certains clamaient ouvertement qu’ils se foutaient de la police car ils ont l’habitude de visiter la prison (sic) Leur langage en était un d’ordurier.

Les parents de cette bande de mal aimés de la société canadienne sont vraiment à plaindre. A quoi bon avoir parrainé sa famille et ses enfants si, ceux-ci, se sentant rejetés, versent dans la violence et les actes inciviques en terre d’accueil ?

 

Voilà un des aspects les plus sombres de la société québécoise. Les enfants des nouveaux immigrants se font difficilement accepter et sont tellement discriminés au plan de l’emploi et l’intégration socio-économique qu’ils se retrouvent dans des gangs de rue ou en prison. On peut comprendre leur frustration.

Passons ! A l’autre bout de la ville, un autre événement a été présenté. Il s’agissait d’une soirée intitulée « Mboka-Mboka - Oscar congolais ». Elle rendait honneur aux gens d’affaires de la petite entreprise congolaise de la diaspora qui ont réussi en affaires.

Parmi eux figuraient des originaires de Bandundu. Certains d’entre eux, pourtant récipiendaires de prix, ne sont même pas allés recevoir leurs honneurs, préférant se rendre au spectacle de Werrason par solidarité ethnique. En tout cas, grâce à eux on a pu éviter des débordements qu’on appréhendait.

Les musiciens actuels ne sont pas les premiers à pécher par impudicité :

RD Congo: la censure démissionnaire

ED Congo - au pays des insanités

 

Ils ne sont pas non plus les premiers à appuyer le régime en place. Franco et Rochereau l’ont fait auparavant.

Candidat na biso Mobutu (Our Candidate Mobutu) Franco

Congo avenir. We beleive'n

Quand j’étais jeune, quelqu’un me disait souvent : « Musicien azali muasi ya ndumba » (un musicien .c’est comme une prostituée) Ici, en Occident, les musiciens chantent rarement les hommes politiques. Chez-nous, en RDC, c’est tout le contraire. Ici, en Occident, on ne va pas couvrir un musicien sur scène de billets de banque. Ici, en Occident, on n’achète pas des tenues griffées et des voitures de luxe aux artistes dans le cadre africain des « mabanga » Chez-nous, en RDC, peu importe le régime en place, les musiciens trouveront toujours le moyen de se faire la malle.

Une question me vient à l’esprit : pourquoi les autres musiciens sont-ils interdits de séjour et de concert en Occident  alors que Werrason, lui, peut encore s’y produire ? Ne pourrait-on pas en conclure qu’il y a là deux poids, deux mesures ?

Une autre est celle-ci : qui des musiciens ou des politiciens sont les plus corrompus ?

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La pensée du jour

L’ennui avec les policiers

C’est qu’ils se croient forts sous leurs apparats

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À demain !

Rose Laurens - AFRICA-

 

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